Selon un rapport publié récemment par l’OMPI, la ville côtière de Qingdao serait devenue, ces dernières années, la capitale chinoise des marques internationales.
Cette ville de la province du Shangdong, connue pour sa bière (la fameuse Tsingtao) mais également son grand volume d’exportations, notamment dans le domaine des technologies de pointe, a en effet vu, pendant la période allant de 2011 à 2015, le nombre de ses dépôts de demandes de marques internationales multiplié par 31.
Cette tendance est en fait le résultat d’une initiative menée conjointement par l’OMPI et le gouvernement de Qingdao sur la base d’un accord signé en 2011. Cet accord prévoyait une phase d’enquête afin de déterminer pourquoi peu d’entreprises de Qingdao avait recours au dépôt de marques internationales.
Le système de Madrid est pourtant une solution pratique et peu coûteuse pour l’enregistrement et la gestion des marques dans le monde entier. Il permet aux entreprises et individus d’obtenir la protection de leur marque dans plus de 100 pays par le biais d’une procédure unique.
En 2011, l’enquête réalisée par le gouvernement de Qingdao et l’OMPI a mis en lumière plusieurs lacunes pouvant expliquer le peu de succès du système de Madrid dans la ville de Qingdao. Grâce notamment à l’envoi de questionnaires à plus de 2 000 entreprises chinoises installées dans la région, il a été démontré tout d’abord un manque de connaissances des entreprises à l’importance de la protection des marques dans le cadre du développement de leur activité à l’international, avec notamment une grande disparité entre les grandes entreprises, relativement bien conseillées et les PME, qui ne déposaient aucune marque.
L’étude a également démontré le manque d’appui du gouvernement local dans la mise en place d’une promotion de la propriété intellectuelle ainsi qu’un manque d’expertise chez les agents de marque qui ne détenaient pas les compétences suffisantes pour conseiller les entreprises dans leur stratégie de dépôts. Nous pouvons relever que, jusqu’à peu, il n’existait aucune profession réglementée concernant le conseil en marques en Chine.
A la suite de cette enquête, une série de mesures a été mise en place, incluant notamment l’organisation par l’OMPI et le gouvernement de Qingdao, de formations et de visites des entreprises, la publication d’un guide pratique pour faire la promotion du système de Madrid et encourager le recours à la marque internationale. Les services des agents de marque ont été également améliorés grâce à la mise en place d’un système de notation.
Ces mesures se sont avérées payantes puisque le nombre de dépôt de marques internationales a connu une hausse sans précédent, avec notamment 800 dépôts pour la seule année de 2015, représentant 35% des demandes déposées en Chine. Cette stratégie pourrait servir à encourager l’utilisation du système de Madrid dans d’autres régions chinoises. Cependant, cette étude étant désormais terminée, et avec elle ses méthodes de sensibilisation, on peut se demander quels seront les effets à plus long terme pour la région de Qingdao.
Article rédigé par Audrey DRUMMOND