Nos lecteurs le savent, la propriété intellectuelle ne fait pas tout lorsqu’on cherche à se développer en Chine, encore faut-il parvenir à vendre son produit ou son service. Nous avons eu l’occasion d’interroger un expert du marketing en Chine, Olivier VEROT, fondateur de l’agence marketing “ Gentlemen Marketing Agency ”, pour qu’il nous partage sa vision.
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Pourriez-vous vous présenter et présenter votre expérience en Chine ?
Olivier VEROT, cela fait 14 ans que je suis arrivé en Chine. Etudiant, stagiaire, petits boulots, prof, employé local, puis entrepreneur, je pense être passé par toutes les situations professionnelles en Chine.
Pour faire simple, tout était lié au marketing et au business en Chine.
Il y a 8 ans, j’ai fondé GMA (Gentlemen Marketing Agency) avec Philip Qian mon partenaire. Une agence qui, à l’époque, avait pour but de créer des premières campagnes digitales en Chine.
Aujourd’hui le digital est à la mode, nous avons surfé sur la vague montante des réseaux sociaux, du e-commerce, et nous sommes environ 80 personnes, et servons une centaine de clients.
Une belle expérience quand on y repense.
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Quelle assistance votre agence apporte-t-elle aux entreprises françaises en Chine ? Quels sont ses points forts ?
Plus que de l’assistance, on réalise des campagnes marketing pour les entreprises (pas que françaises).
Je n’aime pas trop dire nos points forts, mais plutôt ce qui nous rend spécial.
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- Pragmatisme : on localise les campagnes, et on joue avec les règles chinoises.
- Résultat : la culture du KPI, des résultats. Toute l’agence est sensibilisée à la culture du résultat.
- Digital native : on est vraiment des digitales natives, digital first, pense digital, on vit digital… depuis pas mal d’années.
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Quelles sont les particularités du marketing en Chine ? Comment a-t-il évolué ces dernières années ?
Le marketing en Chine est totalement différent du marketing dans le reste du monde. Un monde super concurrentiel, sans limite.
Il faut s’adapter, investir en général plus pour être visible, et il est changeant. Chaque année le paysage digital change, les tendances ne sont plus les mêmes.
Weibo était le leader et s’est fait bouffer par WeChat, qui est en train de se faire prendre des parts de marchés par Douyin [NDLR : version chinoise de TikTok] ou les autres réseaux sociaux plus niches, plus innovants.
Ces dernières années on a assisté à de profonds changements, l’explosion des KOL (key opinion leader, ou influenceurs), du livestreaming, de la vidéo.
E-Commerce est devenu l’année passée la première source de distribution en Chine.
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Quelles sont les difficultés généralement rencontrées à ce sujet par les sociétés étrangères en Chine et que leur conseilleriez-vous ?
Les marques étrangères rencontrent de gros problèmes d’adaptation en Chine. En général les produits, la marque plaisent mais l’adaptation au marché est compliquée.
La communication, la distribution, la négociation …
On leur conseille de se faire accompagner en Chine, car on ne peut pas faire tout seul.
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Identifiez-vous des défauts typiques de sociétés étrangères qui cherchent à s’implanter en Chine ?
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- Manque d’adaptation
- Etre trop ambitieux les premières années
- Aller trop lentement
- Etre trop passif
- Trop naïves
- Sous-estimer le pouvoir du Branding
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Pourriez-vous nous donner un ou des cas illustrant votre savoir-faire ?
Vitabiotics, nous les avons accompagnés depuis le début, jusqu’à devenir une des Top 5 marques sur Tmall Global.
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- Les débuts ont été difficiles, travail sur la marque, la réputation.
- Ensuite sur Tmall, convaincre les 1ers acheteurs.
- Travailler ensuite sur les réseaux sociaux, Weibo, WeChat, RED [NDLR : plateforme de vente en ligne sur laquelle les utilisateurs partagent leurs expériences].
- Réaliser des buzz, faire parler de la marque.
- Augmenter les ventes.
- Aujourd’hui la marque a un accord avec Alibaba, et bénéficie de visibilité et de crédibilité (video).